1. La révolution industrielle
Début du 19e siècle :
- Période des grandes inventions ( machines à tisser, machines à vapeur, …). Ces technologies nouvelles vont permettre une croissance économique: productivité, rentabilité seront les maîtres mots au détriment des ouvriers.
- Construction d’usines, extraction de charbon: besoin de main d’œuvre à bas prix, ce qui engendre le « paupérisme ».
Dans ce régime de travail, le travail est sans aucune sécurité, sans garantie comme sans protection.
2. Les précurseurs
Les premières associations de travailleurs apparaissent en Belgique. Leur regroupement se fait d’abord par métier.
En 1857, une fédération regroupe les ouvriers du secteur textile à Gand. C’est une première.
En 1859, c’est une association métallurgiste qui s’est créée. C’est dans ce contexte que le mouvement ouvrier et le mouvement syndical vont se développer.
Les « premiers syndicats » adoptent une attitude modérée et se concentrent sur la défense d’intérêts purement professionnels. Ces associations sont ouvertes à tous les ouvriers, quelles que soient les convictions politiques ou philosophiques
3. Répression d’une grève – 1868
Cette situation engendrera de nombreuses colères sévèrement réprimées par les forces de l’ordre. Les ouvriers échouent dans leurs actions car il n’y a pas d’organisation.
4. Révolte à Liège le 18 mars 1886
Quelques année auparavant, une crise économique générale touche le pays, très dépendant des marchés internationaux, du fait qu’il importe ses matières premières et exporte une grande partie de sa production. La crise se répercute sur les salaires et l’emploi. Les travailleurs, mécontents, vont se révolter.
La révolte sera durement réprimée dans un premier temps mais fera cependant prendre conscience au monde politique de la gravité du problème social.
5. Conséquences de la révolte du 18 mars 1886
Les premières lois sociales seront votées en Belgique les années suivantes.
- Interdiction du travail des enfants (18 ans)
- Limitation à 12h/jour de la durée du travail
- Interdiction du travail souterrain pour les femmes
- Repos d’accouchement (4 sem)
- Repos du dimanche
- Obligation de payer les salaires à date fixe et en monnaie
- Création d’une inspection sociale
6. De 1886 à 1918
La classe ouvrière se bat et s’organise de manière autonome.
Naissance du mouvement ouvrier :
- socialiste 1885 (POB Parti ouvrier belge)
- chrétien 1891: l’Eglise catholique dénonce le mal social. Ca fait scandale car elle est novatrice vis à vis des mentalités. On conçoit encore difficilement que l’Eglise se mêle de domaines non strictement spirituels.
Les associations ouvrières vont adopter ou refuser l’idéologie socialiste. Celle-ci prône la lutte des classes pour arriver à une société égalitaire. Elle est aussi athée et anticléricale.
Plusieurs associations ouvrières vont refuser ce programme révolutionnaire. La rencontre entre ces dernières et des catholiques bourgeois préoccupés de la question sociale va donner naissance à un mouvement ouvrier qui sera d’abord antisocialiste.
Dans ces années apparaissent déjà deux grandes caractéristiques du syndicalisme belge:
- un pluralisme syndical pour des raisons politiques et philosophiques;
- une structuration par secteur professionnel pour les ouvriers.
7. L’apparition des structures sociales modernes
Ces regroupements sur base professionnelle et philosophique vont se poursuivre au 20e siècle pour donner naissance à la CSC en 1923 et à la FGTB en 1945.
Un troisième mouvement syndical indépendant des deux mouvances socialiste et chrétienne apparaît en Flandre fin du 19e siècle et deviendra le syndicat libéral.
8. Quelques grands acquis sociaux
- 1905 Le repos dominical
- 1914 Instruction scolaire obligatoire jusqu’à 14 ans
Interdiction du travail des enfants
- 1919 Suffrage universel pour les hommes
- 1921 Six jours de travail de huit heures
- 1936 Une semaine de congés payés
- 1944 Pacte social, base de la sécurité et de la concertation sociales
- Au lendemain de la guerre Introduction du système de sécurité sociale
- 1948 Droit de vote accordé aux femmes
- 1950 Premières élections sociales dans les entreprises de plus de 200 travailleurs
- 1955 Signature d’un accord sur la semaine de 5 jours
- 1960 Signature du premier accord interprofessionnel
- 1965 Trois semaines de congés payés
- 1966 Première grève des femmes à la FN Herstal
- 1974 Interdiction de travailler les jours fériés
Dix jours fériés par an
- 1975 Quatre semaines de congés payés
- 1978 Semaine de 40 heures, obligation des 5 jours/sem
- 2001 Réduction légale du temps de travail à 38h/sem